Avez-vous remarqué qu’il y a de grands thèmes dans la littérature qu’on s’emploie à aborder encore et encore, et sous des angles différents : les amours impossibles, la violence gratuite, les meurtres en série, les pouvoirs magiques, les voyages dans le temps, les super humains ou les animaux fantastiques doués de forces herculéennes ou de dons particuliers… Pensez seulement à Roméo et à Juliette que leurs parents tentent en vain de séparer. Combien de fois cette histoire a-t-elle été adaptée ?
J’étais à Gokarna, en Inde et j’ai décidé de peindre chaque jour la mer d’Arabie en me plaçant au même endroit. Finalement, j’ai fait une centaine de petites aquarelles de la mer. Et j’étais captivée par le fait qu’elle n’était jamais exactement pareille, jamais la même.
Je pensais que c’est un peu comme pour nous, les humains. Chaque jour, nous sommes un peu différents de la veille et l’on ne sait pas vraiment qui nous serons demain. C’est ce rythme de la vie qui est si fascinant. Nous sommes en mouvance, tout comme l’Univers.
Ainsi va le métier d’écrivain. Je n’aime pas que l’on me colle une étiquette : c’est ton style littéraire. Je ne veux pas être rangée dans un petit tiroir. De mon premier roman Le Toucan à mon dernier, il y a une évolution. Et je vous livre un secret : dans une relation de couple, ça marche bien quand on accepte de se voir transformer l’un et l’autre. Ne jamais… jamais dire à celui ou à celle qu’on aime : — On sait bien, toi… tu es comme ça !