J’ai envie de vous emmener en voyage. Ceux et celles qui me lisent savent que mes récits se déroulent aux quatre coins du monde. Alors, aussi bien vous parler de ce que je connais. Mais avant, je vous livre quelques confidences. J’ai rencontré mon mari David (un Allemand) il y a trente-trois ans, au Mexique. Nous avons fait plus ample connaissance en sillonnant pendant six mois le Guatemala, le Belize, la Colombie, l’Équateur, le Pérou et la Bolivie. Ce fut notre premier grand voyage ensemble. Et nous y avons pris goût !
Nos deux filles sont aussi animées par la passion de découvrir le monde. J’ai écrit mon premier livre lorsque nous sommes allés les visiter en Colombie. Elles revenaient alors d’une randonnée à la Ciudad Perdida, la Cité perdue. C’est ainsi que Sam Pelletier, le héros de mon roman Le Toucan, empruntera la même route.
Mes filles influencent beaucoup mon écriture. Souvent, mes personnages leur ressemblent. Comme elles, ils sont débrouillards, curieux, fonceurs, brillants. Ils connaissent plusieurs langues et ils se sentent concernés par ce qui se passe autour d’eux. Et maintenant qu’elles sont adultes, c’est à leur tour de me donner de précieux conseils de voyageuses. En voici un : « Lorsque tu as une grosse coquerelle noire, luisante et hideuse ou une espèce d’araignée géante plaquée sur le mur de ta chambre, au lieu de t’exciter et de perdre ton sang-froid, tu lui donnes un nom. »
Je peux vous dire que ça marche ! Le mois dernier au Laos, j’avais un lézard énorme à côté de mon lit. J’ai suivi leur conseil et je l’ai baptisé Albert.
Je le saluais poliment : — Bonjour, Albert !
Et il me répondait : — Géco ! Géco ! Géco !
Nous avions désormais une relation de vivant à vivant !