
Il y a 5 ou 6 millions d’années, en Afrique, nos ancêtres luttaient jour après jour pour leur survie. Ils étaient bien mal équipés pour se défendre : pas de cornes, pas de griffes ou de dents. Mais ils avaient une chose que les autres n’avaient pas : l’intelligence ! Avec le temps, ils ont fabriqué des armes, se sont construit des maisons, cultivé la terre, inventé la roue, les cellulaires, les jeux vidéo… Au cours de mes déplacements, j’ai eu souvent l’occasion d’admirer cette faculté extraordinaire de l’homme de s’adapter. Au lac Inle, au Myanmar, ce pays qu’on appelait autrefois la Birmanie, les gens ont dû s’installer sur un lac, faute de pouvoir trouver une autre place. Ils y ont construit leurs maisons sur pilotis, leurs écoles. Même le bétail est gardé sur un plancher de bois supporté par des piquets plantés dans l’eau. Le matin, les enfants partent à l’école en pirogue. Les habitants du lac ont découvert qu’ils pouvaient cultiver des plantes sur des jardins flottants. Ils fournissent ainsi les tomates au reste du pays. Dans l’une de ces cabanes, nous avons visité une fabrique de tissage. Je me demandais bien où ils pouvaient trouver de quoi tisser lorsque j’ai vu une femme retirer les filaments de l’intérieur de la tige d’une fleur de lotus, puis d’un deuxième, troisième… Ensuite, elle les a roulées par terre pour qu’elles se lient l’une à l’autre… et elle a entrepris de les tisser !
Au fond, toute l’adaptation est une question d’imagination et de gros bon sens. Et il en va encore de même aujourd’hui avec les grandes découvertes scientifiques. Par exemple, en 2013, pour propulser notre sonde spatiale Voyager 1 hors de notre système solaire, les ingénieurs spatiaux ont eu une idée de génie : se servir de la masse des planètes géantes comme d’un lance-pierre ! Un jeu d’enfant !