Nouvelles – Crayon ou clavier ?

Crayon ou clavier ?

On me demande souvent si j’écris directement à l’ordinateur ou avec un crayon et du papier. À cette question, je réponds toujours : les deux. Par contre, le confort n’est pas toujours au rendez-vous ! J’ai rédigé La Révolte au Myanmar sur une table basse, la fesse appuyée sur le bout d’une chaise en toile qui basculait vers l’arrière. David avait trouvé une boîte en carton sur laquelle je déposais mon ordinateur pour qu’il soit plus haut. C’est sur cette installation chambranlante que me sont venus les mots et les émotions pour raconter l’histoire de Zack.

Lorsque je voyageais en Tanzanie, j’utilisais souvent une mini enregistreuse pour garder en mémoire mes observations. Je posais plein de questions à mes voisins et cet appareil me permettait d’enregistrer les réponses. Dans Le Baiser du lion, vous retrouvez une scène qui se passe dans un minibus. Je cite : « Les occupants du daladala furent tous projetés sur leur droite. Il fallait avoir le cœur bien accroché. Autour de Gab, on parlait une langue dont les mots semblaient ronds comme des notes de musique. Tout en se cramponnant le mieux possible, Gab porta son attention sur ce qui se passait sur le trottoir. Il nota… ».

J’étais dans ce daladala et j’ai écrit cette scène tant bien que mal dans mon calepin, tout en me glissant dans la peau de mon personnage.

En voyage, il faut saisir l’instant où vous êtes inspiré. Même à Montréal, j’ai toujours dans ma poche un crayon et un carnet. Dans le désert du Thar en Inde, j’ai écrit une chanson alors que j’étais assise sur le dos de mon chameau qui se déhanchait de gauche à droite. Elle commence comme ça : J’aime les Yaks tout dépeignés. Qui triment dur toute la journée. Les chameaux sont plus heureux. Ils mâchouillent leurs chewing-gums. En s’donnant des airs de bums.
Bof ! Je ne pense pas que ça dominerait les palmarès, mais si vous avez envie de la continuer, ne vous gênez surtout pas !

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