Pour moi, le moment où jaillit l’idée d’un roman est primordial. Ce moment est non seulement le point de départ d’une nouvelle aventure littéraire, mais aussi celui où je dessine l’ébauche de la trame de l’histoire.
Je vous donne un exemple :
lorsque j’ai découvert le corps de la petite momie Juanita dans un musée au Pérou, j’ai tout de suite imaginé Lou, une jeune Québécoise, qui se tiendrait au même endroit, horrifiée par ce qu’elle voyait. Je savais qu’elle serait une fille débrouillarde, qu’elle parlerait un peu l’espagnol et qu’elle n’aurait pas l’habitude de rester indifférente devant une situation qu’elle juge injuste. J’ai conçu au même moment le personnage de Pablo, un Péruvien avec qui elle ferait un échange étudiant. Et comme j’entrevoyais ce qui allait se passer et que je me trouvais au pays des Incas, j’ai pensé que le père de Pablo pourrait être un professeur d’archéologie, un spécialiste de la civilisation inca. Il y aurait matière à enquête et une poursuite à travers le Pérou et l’Argentine. Il me fallait des enquêteurs indépendants des forces policières locales. Les parents de Lou me parurent tout à fait indiqués pour ce travail ! Et lorsque je me suis mise à l’écriture de Destins Croisés, tout ce petit monde a décidé de n’en faire qu’à leur tête comme pour tous mes autres romans. J’ai simplement retranscrit les événements qu’ils me soufflaient.
Et par-dessus le marché, mes personnages ont tous décidé d’aller mettre leur nez dans une affaire de codex maya caché quelque part au Mexique. Cette histoire est relatée dans les Pierres silencieuses.
Finalement, qui fait le roman ? L’auteur ou les personnages ?